Contrairement aux États, la Chambre du peuple est favorable à ce que l'animal perde son statut d'espèce protégée.
Le loup pourrait être chassé toute l'année en Suisse. Le Conseil national a donné suite mercredi à une initiative du canton du Valais demandant d'enlever au canidé son statut d'espèce protégée. Le Conseil des Etats l'avait refusée. Il doit se prononcer à nouveau.Par 101 voix contre 83, le Conseil national a suivi sa commission de l'environnement, qui avait approuvé à une très courte majorité l'initiative «La récréation est terminée!». Ce texte demande que le loup puisse être chassé toute l'année et que la Convention de Berne soit renégociée, avec une réserve excluant la protection de cet animal en Suisse. Au nom de la commission, Yannick Buttet (PDC/VS) a expliqué que les mesures de prévention (protection des troupeaux, abattages isolés) actuelles ne suffisent pas. Non seulement elles sont coûteuses et difficiles à appliquer dans les régions d'alpage, mais elles ne permettent pas non plus d'éviter toutes les attaques du loup. La protection des troupeaux risque en outre de compromettre le développement du tourisme, les attaques de chiens de berger envers des promeneurs n'étant pas rares, a illustré Yannick Buttet. Enfin, le territoire suisse est si densément peuplé qu'une cohabitation avec le loup paraît dans tous les cas difficiles. En vain, Silva Semadeni (PS/GR) a plaidé pour un compromis: comme la Chambre des cantons, elle misait sur une solution équilibrée tenant compte à la fois des revendications des régions de montagne et des impératifs de protection du loup. Le Conseil fédéral vient d'ailleurs de mettre en consultation une révision de la loi sur la chasse pour faciliter les tirs de loups, a-t-elle rappelé. Le Conseil des Etats devra donc se prononcera à nouveau sur la proposition du canton du Valais. En mars dernier, il avait refusé d'y donner après avoir rejeté par 26 voix contre 17 une motion de Beat Rieder (PDC/VS) allant dans le même sens. La situation a beaucoup évolué depuis le retour du loup en Suisse. Le nombre d'animaux augmente pour atteindre la soixantaine et des meutes se forment. La première a été observée en 2012 à Calanda (GR). Actuellement, un canton peut, avec l'accord de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), réguler les effectifs de loup si au moins quinze animaux de rente ont été tués en quatre mois sur le territoire d'une meute de loups comprenant des jeunes. Moyennant plusieurs conditions, il est possible d'abattre les jeunes canidés qui s'approchent trop des zones habitées et se montrent agressifs ou peu farouches. Le canidé peut en outre être tiré s'il a tué au moins 35 moutons ou chèvres en l'espace de quatre mois consécutifs durant la première année après son apparition dans une région. Idem s'il a croqué 25 animaux en un mois. Nouveau dispositif Dans sa consultation, le Conseil fédéral propose désormais un nouveau dispositif, sans aller jusqu'à supprimer le statut d'espèce protégée, autoriser la chasse toute l'année et enfreindre la Convention de Berne. La loi fait explicitement état d'interventions et non plus seulement du tir d'animaux isolés. Ces motifs justifiant la régulation sont nouvellement complétés par la prévention d'importants dommages et de graves dangers pour l'homme. Les cantons ne seront plus obligés de prouver un dommage concret. Moyennant une consultation de l'OFEV, ils pourront mener des interventions régulatrices. Le Conseil fédéral, voire le Parlement à titre exceptionnel, déterminera, dans une ordonnance, les espèces visées. Le bouquetin et le loup sont explicitement mentionnés dans la loi. (ats/nxp)
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Mars 2017
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